lundi 18 novembre 2013

Casablanca - De retour en avril prochain

Bien oui, c’est le choc thermique, mais ne vous inquiétez pas on s’y fait.  Les bas de laine n’ont pas suffit, manteaux, tuques, mitaines et bottes attendent patiement dans le garde-robe.  Depuis le retour, ce n’est pas tellement le froid mais le manque de clarté que nous trouvons pénible.  Les quelques journées ensoleillées ne nous ont pas impressionnées et c’est avec impatience que nous attendons la première bordée de neige - on pourra aller jouer dehors.   

Voici donc un dernier clin d’oeil du Maroc.  Quelques jours à Casablanca et un saut d’une journée à El Jadida.  Casablanca compte plus de 3 millions d’habitants. Située sur l’Atlantique, Casablanca possède des kilomètres de plage. Toutefois, elle n’affiche pas la blancheure de son mythe.  Malgré de beaux quartiers modernes où l'on constate l'aisance de vivre, la pauvreté est omniprésente comme partout ailleurs au pays.  


Voyez les photos de Casablanca en cliquant sur photos à droite.  Cliquer aussi sur vidéos, j'ai ajouté deux vidéos, Casablanca et Fès. 

Le retour sur Méridien est prévu début avril.  Nous passerons sûrement encore plusieurs semaines au Maroc avant de quitter sur les Baléares, la Corse et la Sardaigne.  C'est à suivre…..
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À notre retour, nous découvrons Mylène Paquette qui est à quelques jours d'atteindre son objectif.  Nous sommes conquis par son exploit qui n'a rien à voir avec notre traversée 5 étoiles.   

Les gens nous demandent comment c'était durant la traversée?  Comment se sent-on?  Avez-vous peur seul au milieu de l'océan, rien tout autour où tout peu arriver? etc…..  

Au retour, le texte de Mylène Paquette dans lequel elle rend hommage à la mer nous a vraiment interpellé.  Ce texte traduit très bien le sentiment d'isolement, de vulnérabilité ainsi que les états d'âmes que nous fait vivre une grande navigation.   Alors c'est notre façon de partager avec vous ce que nous avons vécu..

Bonne lecture et bonne réflexion,   


Une lettre à la mer…

Je ne te supplierai pas de me laisser tranquille, c’est moi qui te cherchais. Au moment d’écrire ces lignes, on se prend la tête avec une dernière querelle et comme d’habitude, c’est toi qui aura le dernier mot. J’abdiques certes et je ne cherche pas à avoir raison. Mon ego reste à sa place, bien tapi dans le dernier recoin au sec de mon esprit.
Cher océan, ça fait maintenant quatre mois que l’on partage nos vies et déjà je dois te quitter. Je ne suis pas encore partie que je te fais déjà des promesses. Je te donne ma parole que nous allons nous retrouver. J’ai apprécié chaque moment passé en ta compagnie, mêmes les plus difficiles car ils on su me révéler. Tu m’as permis de me découvrir, me dépasser, me surprendre et le plus important; reconnaître mon humilité. Pour chaque trésor trouvé ici, je veux te dire merci.
Tu reconnais surement ma voix, car près de toi j’ai crié plus d’une fois. J’ai même déjà cru crier de mes poumons mon dernier souffle, je t’ai crié d’arrêter, de me laisser tranquille, de te calmer… Malgré tout, résonnait tous les jours un éclat matinal de ma petite voix du matin, mon célèbre et traditionnel « Hello World » depuis le pont de mon minuscule esquif.
Notre quotidien s’est construit d’horizons merveilleux, de ciels sans obstacles, d’étoiles. D’un lever de lune pleine à un autre et de tes célèbres couchers de soleil, j’ai rencontré ton âme et tes habitants, des êtres surprenants et merveilleux. Chaque jour, j’aperçus l’un d’entre eux que ce soit une baleine, d’adorables globicéphales, des dauphins, des bancs de poissons, du plus petit au plus effroyable du monde, une vieille tortue, des oiseaux, des calmars ou de gracieuses méduses, à chaque fois je me suis adressée à eux avec intérêt, avec déférence. Ici, se respectent et s’achèvent au rythme de ta volonté des milliers d’êtres contribuant au monde soit de leurs chairs soit de leurs ruses, parvenant à maintenir de justesse un équilibre incertain pour construire cet univers marin auquel je tire aujourd’hui ma révérence.
J’ai eu peur de toi plus d’une fois. Maintenant que je t’aime à ce point, j’ai beaucoup plus peur pour toi que pour ma petite personne bien limitée. J’ai peur pour ton âme, mais surtout pour les hommes de la terre qui dépendent tous de toi.
Promets-moi de bien prendre soin des marins de la planète qui te chevaucheront et qui feront passage en tes eaux. De mon côté je te promets de t’être toujours loyale, de leur parler de toi en bien et de louanger ta beauté, ta discipline, tes couleurs et surtout tes habitants. Je leur dirai que tu es forte, mais très fragile, fière, mais modeste et gracieuse, même si tu es horrible parfois, je te ferai toujours honneur. Je leur dirai que je t’ai pardonné chaque querelle, chaque état. Je prierai mes amis les hommes de prendre soin de toi, pour nous, tous les terriens.
Car nous deux, nous savons bien que peu importe l’issue de notre histoire, malgré mon amour à ton égard, je quitterai ce monde bien avant toi, de vieillesse, de maladie ou d’escapades, comme tous mes frères les humains. À nous seuls, nous t’avons fait bien du mal, tu aurais pu m’en vouloir à m’arracher la vie, mais non, tu m’as laissé passer malgré tes états d’âme les plus redoutables. Pour ça, je te dois tout.
Je leur parlerai de toi, je leur dirai à quel point tu es belle, à quel point on ne se soucie pas assez de ton destin. Je leur dirai que tes oiseaux m’ont fait la cour tous les jours, que ton vent peut être aussi doux qu’un matin de printemps et que ton silence peut faire jaillir les plus vieux souvenirs ensevelis aux confins de nos esprits. Je tenterai de leur partager notre histoire pour les en séduire de toi et les faire t’aimer, t’aimer toujours.
Les humains pourront peut-être comprendre que le mal qu’on te fait, nous le faisons d’abord à nous-mêmes. Car après notre départ et celui des oiseaux, tu continueras à éroder les rochers les plus durs de ce monde, embrasser les berges, tout prendre au passage et arracher bien des arbres. Tu déferleras à jamais en toi-même, tu gronderas et toujours, même si l’Homme n’est plus pour écouter de ses sourdes oreilles, tu feras crépiter l’air à ta surface et ainsi créer le plus beau son du monde, soit l’effervescence de tes eaux. 

lundi 4 novembre 2013

C'est presque la fin...

Méridien continu à se moderniser. À l’eau chaude, s’ajoute un lave-linge. Depuis notre arrivée en Europe, les laveries se font rares et à Saïdia elles n'existent pas.  La madame en avait marre de laver à la main.  Bobbettes et t-shirts ça va toujours, mais laver et essorer literie, serviettes et jeans ce n'est vraiment pas ma tasse de thé.  Alors, depuis le Portugal nous magasinions les électroménagers.  Eureka in Berkane - tout de plastique, un jouet d’enfant, mais croyez-le ou non, ça fait la job.  





Méridien est au sec depuis le 24 octobre.  Une sortie de l’eau sans anicroche.  Sortie à 10:00hrs, à 14:00hrs il était déjà bien calé.  Depuis notre arrivée le capitaine avait informé le chef de chantier des besoins de Méridien pour l’hivernage.  Je vous explique.  Méridien est sans quille et ses safrans sont plus longs que la profondeur des coques, alors il ne peut être posé au sol comme les catamarans avec quilles.   Blocs de béton, pneus et sacs de sable, mais quand on a peu de moyen, il faut prévoir longtemps d’avance.  Alors tout ça pour dire que Simo le chef de chantier s’est assuré que Méridien pouvait confortablement reposer sur ses lauriers pour l’hiver.





Méridien a droit à un séjour d’une année au Royaume du Maroc.  Six mois à l’eau et six mois au sec. La marina doit émettre un contrat d’hivernage et une attestation des autorités afin de démontrer qu’il est bien au sec. Il faut s’assurer d’avoir les documents qui nous permettront de quitter vers le Canada, de rentrer au Maroc en avril prochain et de repartir sur Méridien sans problème (nous voyageons toujours avec un billet aller simple - ce qui a pour effet de soulever des questions de la part des agents douaniers dans les aéroports).  Alors pour en revenir à ce document, bien que le bateau fut sorti le 24, le document fut préparer à la toute dernière minute alors que nous avions les pieds dans le train au départ vers Rabat.  

Rabat, capitale du Maroc compte plus de 1 700 000 habitants.  Une ville de fonctionnaires, d’ambassades, un immense palais royal, des boulevards  bien propres, une médina, une kasbah, un magnifique mausolée (le plus beau site de Rabat) et des ruines datant d’avant JC.  En voici quelques photos. 



Dans les rues de la médina 

Dans les rues de la kasbah


Le Parlement....


...et ses ministères 


L'entrée du port de Rabat

Les restes du minaret et de la mosque Hassan II, détruits par le grand tremblement de terre de 1755 

Mausolée Mohammed V.  On y retrouve aussi le tombeau de son frère et  celui d'Hassan II, le père du présent roi.  Mohammed V était son grand père. 
Site de Chellah - au fond, ruines romaines à l'époque de JC qui fut par la suite habité jusqu'en 1151 par les Arabes et fut abandonné au profit de Salé, la ville en face de Rabat.  Depuis, des centaines de chats y ont trouvé refuge.
Trois jours à Tanger.  Malgré sa réputation, nous lui trouvons une dimension plutôt humaine.  Une population de 850 000 habitants, Tanger, comme Mellila et Ceuta est une porte d’entrée/sortie sur l’Europe et l’Afrique.  Côté architecture, le centre ville semble figé dans le temps, soit, les années 1923 à 1956, époque où Tanger avait le statut de zone internationale.  Une zone dans laquelle se retrouvait un melting pot de nationalités et de religions où tout était permit.  Politiciens, espions, journalistes, écrivains, peintres, richissimes etc... y ont laissé des pages d’histoire.  Nous vous laissons sur ces quelques photos de Tanger.  


De la terrasse des Paresseux, vue sur la ville et le port de Tanger.   La côte Espagnole tout au fond à gauche


Dans les rues de la Médina

Au marché, l'odeur de la menthe.

L'intérieur du patio de la légation Américaine, le seul monument national américain à l'extérieur des États Unis

Comme partout ailleurs de nombreux magasins d'artisanat.  Certains objets sont des oeuvres d'art.


Le Grand Socco, un des points névralgique de Tanger


Tanger plage
Nous espérons vous revenir avec quelques photos de Casablanca avant de rentrer au pays, ce jeudi 7 novembre.  Si le temps nous manque, ce sera de notre cabane au Canada bien emmitouflés dans un bas de laine que le dernier blogue de cette année sera mis à jour.