mercredi 31 mars 2010

25 mars – Traversée de Ste Lucie à St Vincent et les Grenadines (SVG)

Une traversée lamentable entre Ste Lucie et SVG. Des cellules orageuses nous entourent dès le départ et les grains se succèdent jusqu'à Kingstown. Nous passons aux pieds de la Soufrière, le volcan de St Vincent, sans pouvoir le saluer tellement il y a des nuages. Mais les îles ont besoin de pluie, on ne se plaint pas.

Ce fut une traversée au moteur, voiles/moteur, moteur et moteur. Peu de vent (bien que Miss Météo annonçait 15-20 nœuds) mais de la vague en masse. C’était le ballotement total. De plus Hector a fait des siennes. Je ne crois pas vous avoir présenté Hector, quel manque de ma part. Hector, notre pilote automatique, est le bras droit du capitaine. C’est lui qui tient la roue 98% du temps en navigation. Durant la traversée il s’est mit à zigzaguer, comme s’il avait bu du Ti ’ponch. On ne connaît toujours pas la raison de ces soubresauts. Je vous présente donc Hector vêtu de son imperméable.

La traversée s’est toutefois bien terminée. Un moment magique nous attendait entre SV et Bequai (Bé kwé). Le vent a refait surface et nous avons fait une belle heure de voile (une sur onze ce n’est pas exagéré). De plus, des dauphins se sont joint aux étraves de Méridien et nous ont fait un beau spectacle de sauts et de pirouettes. Nous jubilions, se sont nos premiers dauphins depuis le départ.

Je dois dire que nous sommes en terrain connu. L’hiver du verglas (j’oublie l’année) nous sommes partis au volant de nos sacs à dos et avions voyagé de Trinidad&Tobago à Ste Lucie. Nous avions aussi loué un voilier dans les Grenadines, c’est donc bien agréable de revoir ces îles après tant d’années et d’y observer le développement.

Donc pour la petite histoire, Saint Vincent et les Grenadines ne font qu’un pays. On dit que Saint Vincent est le jardin des Grenadines, avec ses nombreuses plantations de cocos, bananes, ananas et ganja. La population à SVG s’élève environ à 118,000 habitants. L’île de St Vincent en compte 105,000, dont 30,000 à Kingstown, sa capitale. Le reste de la population est répartie dans le chapelet d’îles. Il y a environ une trentaine d’îles mais très peu sont habitées. Les îles principales sont Bequai, Mustique, Canouan, Mayerau, Tobago Cays, Palm Island, Petit St-Vincent et Union Island. Encore une fois les Anglais et les Français se sont disputés le territoire. SVG ont finalement été remis aux les mains des anglais. Décision du Traité de Paris. Depuis 1979 le pays est une démocratie parlementaire, membre du Commonwealth.

Nous sommes présentement en mode fin de l’aventure car la sortie de l’eau de Méridien est prévue le 15 avril à la Grenade. La période des ouragans approche, il faut mettre Méridien à l’abri si nous voulons profiter d’un deuxième hiver dans les Antilles. Pour l’instant le plan est de retourner au Canada fin-avril et revenir vers la fin octobre, question de passer plus de temps en Dominique, Martinique et St Vincent. Ensuite il nous faudra décider des projets futurs.

Karine et Bernard, nous avons croisé une famille qui a pris une sabbatique. Leur aventure pourrait vous intéresser – Encore des heures de lecture. Voici le site internet : http:/www.joliebrise.org

Nous sommes présentement à Canouan et comptons passer Pâques dans les Tobago Cays. Je vous reviens lorsque les Grenadines seront terminées.

dimanche 28 mars 2010

10 au 24 mars – Sainte Lucie

Les invités arrivent dans deux jours et un câble du système d’embrayage se brise. Ce qui veut dire qu’on ne peut faire ni marche avant, ni marche arrière. Heureusement nous sommes au mouillage dans le « Inner Harbour » à Rodney Bay, donc tant que Méridien est amarré à un corps mort, « pâ n’y pwoblem » comme on dit dans les îles françaises.

Le capitaine stresse car il doute de son pouvoir de réparation et n’ose compter les heures de travail qui s’annoncent. Jean du voilier Océane II, (vous vous souvenez de la Caribe 1500) vient lui donner un coup de main et comme toujours le capitaine réussit à réparer le tout. La chance nous sourit, nous avons la pièce de rechange à bord. Une grosse journée de travail et le problème fait partie de l’histoire.

Nous allons à la marina de Rodney Bay où le prix est très raisonnable avec des quais à l’américaine et non à la méditerranéenne. Alors que nous pensions doucher Méridien, la pénurie d’eau qui sévit dans les îles nous restreint au strict minimum. L’eau est régulièrement coupée durant la journée. L’utilisation des douches est restreinte, les toilettes de resto affichent l’interdiction de tirer la chasse d’eau, les feuilles sont rabougries, la terre craquelée comme du pavé uni et dans la forêt les chutes d’eau sont pratiquement à sec. Et oui c’est la réalité des îles.

Marie-Josée, Louis et Charlotte arrivent samedi soir. Nous profitons du dimanche pour aller faire une promenade au Pigeon Island National Park et nous quittons vers le sud de l’île. Nous naviguerons jusqu’à la Soufrière question d’avoir les Pitons en fond d’écran. Le quotidien nous rattrape, les boat boys refont surface et nous devons faire avec. Je dois avouer que j’ai perdu contrôle à Marigot Bay où un boat boy m’a fait péter mes plombs. Les invités en sont restés estomaqués pour quelques instants. Pour acheter la paix, le capitaine a fait une entente : on te donne des $EC et tu déguerpis, il n’est pas revenu. On gagne sa vie comme on peut dans les îles.

Le summum du phénomène boat boy, fut toutefois à la Soufrière. Je dois expliquer que cette baie est très peu protégée, de plus, la profondeur dans la zone d’ancrage est de 50-60 pieds. Nous avons deux choix : Jeter l’ancre et reculer vers la terre avec une amarre. Un boat boy t’attache à la terre (à un arbre ou n’importe quoi qu’il trouve) ou tu prends un corps mort. Le capitaine déteste tirer une amarre à terre, donc ce n’est pas une option pour nous. Le deuxième choix, soit la bouée de corps mort nécessite également l’aide d’un boat boy afin de passer le câblot dans l’anneau d’amarrage. Tout ca pour dire qu’on s’est fait arnaquer par un boat boy qui nous a dirigés vers un corps mort appartenant à un pêcheur, alors que nous pensions que c’était une bouée municipale.

La sécurité laissait à désirer et il émanait du capitaine un stress que nous pouvions tous ressentir. D’autres voiliers arrivaient et les boat boys continuaient à nous empiler comme des sardines. Pour en ajouter, le Marine Ranger s’est pointé au volant de sa barque en nous avisant cavalièrement que les autorités n’étaient pas responsables en cas d’avaries - nous étions sur une bouée de pêcheur et elle n’était pas légale. Il nous dit d’aller aux bouées appartenant à la municipalité qui sont déjà toutes occupées. Nous avons alors réalisé que nous nous étions fait arnaquer, car nous avions payé le boat boy. On gagne sa vie comme on peut dans les îles… Le capitaine décide de lever les amarres et la croisière s’amuse quitte la « Soupière » comme aime bien l’appeler Louis.

Pour en ajouter au décor, alors que le capitaine se demandait si nous devions quitter cet ancrage rock & roll, un homme a nagé au bateau en nous disant « J’ai soif donne moi une bière » et ensuite trois femmes ont nagé sur notre corps mort et s’y sont installées quelques minutes pour ensuite faire la tournée des bateaux en demandant du jus. Maintenant nous comprenons, nous étions probablement sur la bouée de leur père, frère, mononcle, mari ou amant…..pêcheur.

Il faut expliquer qu’il y quatre endroits à Ste Lucie où on peut ancrer librement (Rodney Bay, Castries, Marigot Bay et Soufrière), pour tout le reste il faut obtenir un permis et payer l’ancrage. Nous étions au courant, le guide de navigation le mentionne, bien que c’est un peu ambigüe. De plus, pour ancrer aux pieds des Pitons il faut préciser la date où nous prévoyons y ancrer. Ces formalités portent à confusion et lorsqu’on demande des renseignements on obtient des réponses divergentes, juste pour ajouter à la confusion. C’est finalement ce que nous avons compris de façon plus clair lorsque nous avons fait les formalités de sortie. Eh oui, Louis, Marie-Josée et Charlotte, la nuit à l’anse Cochon, fut donc passée dans l’illégalité totale.

Nos amis ont terminés leur séjour en naviguant sur les routes sinueuses de Ste Lucie. La route entre Castries et la Soufrière offre des paysages à couper le souffle tout en passant dans de petits villages très pittoresques. Capitaine Louis a bien tenu la roue compte tenue de la conduite à l’anglaise, des conducteurs locaux roulant à pleine vitesse et dépassant dans les montées. Les visites à Sulphur Springs, Piton Falls, aux Pitons, Jalousie Plantation, Castries et Barre de l’isle Trail sans oublier le spectacle de la Loupiote (nous sommes vraiment sur le même circuit qu’eux) ont bien remplis les deux dernières journées de leur court séjour.

Comme toujours après le départ des amis, un petit creux s’installe. Nous nous accrochons les pieds dans le velcro du quai à Rodney Bay pendant que les nuages apportent de la pluie. Hourra! Que ca fait du bien. Nous en profitons pour faire un peu d’entretien et réparer l’annexe. Depuis plusieurs semaines André a constaté que le tableau arrière était fissuré, (support de hors bord) et il y a une infiltration d’eau. Une plaque en inox pour solidifier le panneau est la solution, si on veut conserver notre voiture aquatique encore quelques années. Le capitaine était très satisfait du résultat. Et nous sommes près à partir pour St-Vincent et les Grenadines.

mercredi 10 mars 2010

10 mars - Sainte Lucie

L'album photos de la Martinique est téléchargée. Aujourd'hui, superbe traversée de la Martinique à Sainte Lucie. Je vous reviens vers la fin mars.

mardi 9 mars 2010

4 au 9 mars – Martinique

Misérable traversée sur la Martinique. Pas beaucoup de vent, contre marée, croisée des courants à la pointe nord de l’île, c’était n’importe quoi. La machine à laver, la machine à danser – vous connaissez cette chanson de la Compagnie Créole? Ce fut ma chanson velcro tout le long de la traversée. C’est la pire de toutes nos petites traversées – et on ne savait pas encore ce qui nous pendait au bout du nez!

Premier arrêt à Saint Pierre, surnommé le Petit Paris, ancienne capitale économique, rayée de la carte par l’éruption volcanique de la Montagne Pelée en 1902. La population qui s’élevait à 30 000 fut ensevelie, sauf Cyparis, prisonnier dans un cachot. Fort-de France est par la suite devenue la capitale.

Au mouillage dans la rade de St Pierre le point de vue est magnifique sur la montagne. On ne se lasse pas de contempler ce majestueux paysage. Mais la rade est très peu protégée et rend les voiliers vulnérables aux déferlantes de la houle. Au retour de notre visite à la Distillerie Depaz (et oui encore une autre) la surprise nous attend. Les déferlantes ont endommagées l’annexe que nous pensions avoir bien sécurisée au quai. La nature a démontrée que nous n’avons pas été assez prévoyants car l’annexe a écopé de quelques éraflures et la console fut arrachée. Heureusement, le moteur est intact et je ne sais par quelle chance nous pouvons gouverner avec la roue et retourner sur Méridien. Toutefois, le capitaine a dû se résigner à abandonner l’ancre au fond de la rade. La houle nous projetait sur le quai et augmentait le risque d’autres bris.

Une nuit d’enfer à se faire brasser et à surveiller le monocoque venu s’ancrer tout juste devant nous. Ca fait une semaine qu’on se fait brasser un peu car la baie de Portsmouth en Dominique n’était pas de tout repos non plus. Ici, ce fut le summum. Adieu la randonnée sur la montagne Pelée prévue pour le lendemain. Nous levons les feutres au petit matin - cap sur Trois Ilets, un super trou bien protégé – où le capitaine a réparé l’annexe sur des eaux parfaitement calmes. Deux bonnes nuits de sommeil pour nous remettre d’aplomb et nous partons vers Sainte-Anne à l’extrémité sud de l’île.

Le village de Sainte Anne est plutôt mignon, un front de mer, quelques petites boutiques et un marché. François, nous avons pensé à toi car le Club Med est à quelques encablures du mouillage. Nous profitons de ce petit séjour pour nous promener autour, relaxer et nager autour du bateau.

Nous traversons sur Sainte Lucie demain matin où nous rencontrons nos amis Louis et Marie-Josée qui viennent passer la semaine du 13 mars avec nous.

Photos à venir.

lundi 8 mars 2010

28 février au 3 mars – Les Saintes - Dominica

Un arrêt dodo aux Saintes en route vers la Dominique. Un saut en annexe à Terre-de-Bas (2 milles de Terre-de-Haut) question d’y faire une randonnée. Les Saintes sont un archipel de 8 îles dont deux sont habitées. Terre-de-Haut (1800 habitants) et Terre-de-Bas (1200 habitants). La baie du Bourg des Saintes à Terre-de-Haut est reconnue comme étant une des plus belles baies au monde. Terre-de-Bas est moins connue et moins visitée. Un avant midi et on en fait le tour à pieds. C’est très relaxe, les points de vue sont magnifiques et nous concluons qu’il y a 30-40 ans, Terre-de-Haut devait avoir le même aspect avant de devenir un attrait touristique tant convoité.

La traversée vers la Dominique se fait à la voile/moteur, avec un petit vent dans le nez. Dès notre arrivée à Portsmouth les « boat boys » s’acharnent sur nous. Il s’agit libres entrepreneurs qui offrent des services de même acabit aux plaisanciers. Suite à plusieurs incidents à bord des bateaux, les boat boys se sont légalisés. Les délinquants sont en prison ceux à l’esprit d’entreprises se sont mobilisés. Ils ont crée une association - Portsmouth Association of Yacht Security (PAYS) qui assurent également la sécurité des bateaux au mouillage durant la nuit. Selon le guide de navigation la situation s’est grandement améliorée.

Toutefois nous trouvons qu’ils ont encore beaucoup à apprendre dans leur façon de faire. Il y en a toujours un qui fait la vigie à l’entrée de la baie. Lorsqu’un bateau se pointe il l’accueille (si on peut dire) en offrant ses services. Ca peut devenir très agressant. Le nom de Providence nous a été référé et dàs notre arrivée nous avons dit que nous voulions transiger avec lui. Malheureusement, il ne répondait pas à notre appel au VHF, alors lorsqu’on est arrivé au mouillage deux autres se sont pointés. Tout le monde sait que personne n’a besoin d’un bateau qui lui tourne autour surtout lorsqu’on est entrain de s’ancrer. De plus leurs barques de bois doivent faire 15 pieds, alors ça passe pas bien entre nos deux patins. Bien que nous connaissions ces us et coutumes ce fut une arrivée très stressante.

Finalement Providence vient nous rencontrer – un très gentil garçon. Le point d’attraction à Portsmouth est Indian River et c’est ce qu’il tente de nous vendre. Malheureusement nous avons déjà vu ce type de rivière au Costa Rica et à Trinidad. Nous n’avons pu nous entendre car nous voulions faire la randonnée vers le Boiling Lake. Le hic, il faut faire 2 heures de voiture pour s’y rendre. Alors il faut prendre un taxi et le coût devient exorbitant. Nous nous retranchons sur une randonnée locale, mais le coût est élevé pour ce que Providence peut nous offrir. Ce sera pour nous un rendez-vous manqué avec la Dominique.

Nous prenons le transport en commun vers Roseau et un autre autobus pour se rendre aux Trafalgar Falls. Encore là, pour se rendre de Roseau aux chutes Trafalgar, le chauffeur d’autobus nous demande 20EC (parce que nous sommes des touristes), alors qu’on sait que le tarif est autour de 6-10EC tout au plus. On négocie et on fini par se rendre aux chutes. C’est vraiment de toute beauté, et de plus nous sommes seuls à profiter de ces superbes chutes.

Quelques jours de plus auraient été appréciés mais une fenêtre s’ouvre et nous partons sur la Martinique. Nous quittons un peu à la sauvette sans nous être complètement rassasiés de l’exceptionnelle beauté naturelle de la Dominique. Il faudra certainement revenir l’an prochain.

La Dominique a une végétation d’une richesse exceptionnelle. Ses habitants par contre sont indéniablement dans la pauvreté. C’est la première île ou la pauvreté nous apparaît si évidente. Portsmouth (qui est la deuxième ville en importance) a une concentration de petites cases en tôle et en bois construites sur la terre battue. Une bonne majorité des villageois s’approvisionnent aux points d’eau le long des rues. C’est la première île où certains endroits m’ont même rappelé l’Afrique.

Pour la petite histoire, Colomb lui a donné le nom de Dominica car il l’a découverte un dimanche (il devait commencer à manquer d’imagination). L’île compte 72 400 habitants dont le tiers vit autour de la capitale, Roseau. Les Indiens caraïbes ont grandement résistés à l’invasion européenne, c’est la raison pour laquelle l’île fut une des dernières à être colonisée. Environs 3000 descendants des Indiens caraïbes vivent dans l’Indian Carib Reserve. La Dominique est indépendante depuis 1978 et est membre du Commonwealth.