Bien attaché au quai de la marina de Port Louis à St Georges depuis presqu’une semaine de nombreux projets sont maintenant cochés de la liste. Bien que nous n’avons pas chômé, nous avons pris le temps de faire quelques sorties. Mais avant de vous parlez de l’une d’elles, je ne peux passer sous silence notre rencontre avec Migrateur.
Avant de s’accrocher les pieds à la marina de Port Louis, nous passons par Prickly Bay au chantier de Spice Island, question de magasiner chez Budget Marine (le Rona des navigateurs) et d’aller saluer Migrateur. Nous avons rencontré Migrateur l’hiver dernier à Fort de France – je ne me souviens plus si je l’avais mentionné.
Migrateur est l’un des nombreux membres de la famille de Méridien - vous aurez compris qu’il s’agit d’un Catana comme Méridien. Réjean, le capitaine de Migrateur, effectue d’importants travaux sur les coques. Les mêmes travaux que nous avons donnés à faire à l’automne 2010 au chantier de Grenada Marine. C’est à dire, remettre les coques au gelcoat – poncer afin d’enlever toutes les couches accumulées, appliquer un produit afin d’imperméabiliser la coque et appliquer l’antisalissure. Ce processus doit être fait à l’occasion afin d’éviter l’encroûtement de la superposition des couches d’antisalissure. Je ne vais pas plus loin dans l’explication du processus, mais il s’agit d’un travail monumental de plusieurs jours et même plusieurs semaines. Sous les tropiques, ces travaux se font sous un soleil de plomb ou une pluie abondante et dans des conditions assez précaires. Chapeau Réjean!
Dans mon dernier blogue, je qualifiais de sale job l’application des deux couches d’antisalissure que nous avions du faire cette année. On peut aller se r’habiller. En rétrospective ce n’était que de la petite bière.
Nous en profitons pour souligner l’anniversaire de Réjean. Je cuisine notre premier souper potable de la saison. Malgré un gâteau d’anniversaire sans crémage ni chandelle nous passons une très belle soirée.
Patrick’s – Local Homestyle Cooking
Ce petit resto ne paie pas de mine, mais l’expérience culinaire en vaut la chandelle.
Patrick’s est en face de la marina, on téléphone pour une réservation – pas de réponse. On s’y pointe vers l’heure du lunch – c’est fermé. On y retourne vers 17:00, la dame nous dit pas de problème pour 19:30. On demande ce qu’il y a au menu - un peu de tout qu’elle nous répond, calalou soup, salade, agneau, poisson etc. Y’a pas de doute on est en pleine couleur locale.
On se pointe donc à l’heure convenue. Nous serons les seuls clients de la soirée dans un décor très Grenadien – petite bicoque de style Créole, intérieur tout de bois, extérieur plutôt éclectique. Je m’assure de faire dos à la porte de la cuisine tout en demandant sans arrêt au capitaine de me la décrire en espérant qu’elle soit un peu aseptisée…. Tout est nickel me répond t-il. Yeah sure! – mais cela me suffit je ne veux pas en savoir plus. De toute façon je ne suis pas là pour inspecter la cuisine, mais pour découvrir la cuisine locale. Et quelle belle découverte!
Pas de menu. La dame apporte une soupe calalou celle-ci est particulièrement onctueuse. Ensuite viennent quatre petits plats de salade – chou, poulet curry, crabe et j’oublie la dernière. Vous allez comprendre pourquoi. Le menu est sous forme de tapas, mais on ne le sait pas encore. On se dit qu’il s’agit d’entrées et qu’ensuite ce sera le plat principal. On s’attend à du poisson. Quatre autres plats se pointent, des haricots chinois, de l’arbre à fruit, compote de citrouille, et aubergine. À cette étape on comprend le principe des tapas et en voici quatre autres, banane plantain, dasheen, papaye verte sauce fromage, écrevisses. On ralenti la cadence et le défilé de plats se poursuit un peu plus lentement, cou-cou, curry d’agneau, pieuvre, poisson en sauce et encore quatre autres, riz aux épinards, lambie en sauce créole, porc au gingembre, fish cake et j’en passe. Il aurait fallu un calepin pour tout noter. Nous avons fait honneur à une vingtaine de plats, non seulement simple tel que décrit mais tous bien cuisinés et super gouteux. Un seul dessert, heureusement pour l’estomac, un cake aux épices sauce chocolat vient combler notre dent sucré.
Le clou de la soirée : la dame dépose un cruchon transparent au contenu de couleur douteuse, qu’on croirait sorti d’une cale d’un galion du dix-huitième siècle. Plein d’épices et d’herbes de toutes sortes (cannelle, muscade, clou, laurier, bois bandé etc.) marinant dans du rhum à 80% - alcool à l’état presque pure.
Un tit shot suffit pour nettoyer le gosier et faciliter la digestion.