jeudi 29 mars 2012

Montserrat – comme à Pompéi – le 21 mars 2012

Juste avant de quitter Antigua, nous trouvons un résident à bord.  L’an dernier un serpent, cette année un lézard.  Que nous réserve l’an prochain?


La petite bête ne nous empêche pas de quitter Antigua et une très belle navigation sous spi nous transporte sur Little Bay au nord de Montserrat


Christophe Colomb la nomme Montserrat car elle lui rappele le paysage du monastère Santa Maria de Montserrate en Catalogne.  L’île fut en grande partie colonisée par les Irlandais catholiques fuyant l’assimilation protestante.  La colonisation Irlandaise y laisse sa  marque car on y retrouve des noms tels que O’Brien, Riley et White.  On célèbre en grand la St Patrick.  Durant notre passage une semaine de festivités y sont organisées et le 17 mars est journée fériée.    
Contrairement aux autres îles anglaises, Montserrat est toujours un territoire d’Outre-mer de la couronne britannique.  Toutefois, ce n’est pas la royauté qui nous  attire à Montserrat mais bien la Souffriere Hill, son monstre de volcan.  Vous vous souvenez de février 2010, alors que nous étions en Guadeloupe, une pluie de cendre était tombé sur Méridien.  Par mesure de sécurité, Montserrat était proscrit cette année là.  Bien qu’il crache toujours assez régulièrement, le Montserrat Volcano Observatory (MVO) suit l’évolution du phénomène.  Nous consultons le site internet du MVO et décidons que c’est un bon temps pour s’y arrêter.
Montserrat fait 39 milles carrés.  Il ne reste que 4 800 habitants dès 12 000 qu’elle comptait en 1995.  Les vingt dernières années ont été accablantes pour cette île qu’on surnomme «Emerald Island».  En 1989, l’ouragan Hugo dévaste l’île.  Au début des années 1990, plusieurs secousses sismiques se font sentir.  À l’été 1995 la Souffriere Hill s’éveille et frappe Plymouth, sa capitale.  En 1996 une partie du dôme s’effondre et la ville est à nouveau recouverte de cendre et de débris.  En 1997 de nouvelles éruptions volcaniques détruisent la banlieue de Plymouth et les communautés environnantes.  L’éruption fera trente morts.  Plymouth est ensevelie.  Les bâtiments ont complètement disparus, d’autres sont à moitié ensevelie, de la cathédrale il ne reste que le clocher de visible.  Ceci démontre l’épaisseur des sédiments.  
La partie sud de l’île (la moitié de l’île) devient une zone interdite et les gens se relocalisent au nord de la zone sinistrée.  De 2003 à 2009 le dôme du cratère continue petit à petit à s’effondrer.  De ces explosions, émanent des nuages de cendre qui contiennent des tonnes de sédiments qui continuent à s’accumuler et d’ensevelir le sud de l’île.  À chaque pluie diluvienne, s’ajoutent des coulées de boue qui font route vers le bas.  Ce qui s’est produit en février 2010 c’est la fin de l’effondrement du dôme qui a provoqué une fois de plus, une coulée pyroclastique.   Les cendres ont atteint jusqu’à 50 000 pieds d’altitude et en retombant la coulée transportant des tonnes de débris a agrandi les limites de la côte de l’île de centaines de mètres dans l’océan.  Le guide nous expliquait qu’une coulée pyroclastique contient des cendres chaudes, des fragments de roches et des gaz.  Ce beau cocktail frise les 800 degrés Celsius.  Ces coulées produisent le même effet qu’un glissement de terrain ou une avalanche.

Me voici en compagnie de notre guide qui a dû évacuer et abandonner sa maison lors des éruptions.  Bien que sa maison n’ait pas été ensevelie, elle était en zone sinistrée.  Il nous y a amené.  Dans ce petit quartier, la nature a repris son cours.  La route qui nous y mène est devenue une piste, on ne voit plus les maisons, tout n’est que végétation.                    
Nous constatons que Montserrat ne se laisse pas vaincre et malgré la diminution de sa population, elle livre toujours bataille contre le volcan.  De grands projets sont prévus.  Un plan urbain de reconstruction à Little Bay, des aménagements pour la construction d’une jetée et d’une marina.  Un centre culturel et un marché public ont déjà vus le jour.   Mais tout reste à faire. 
Notre court séjour nous a permis de constater les premiers soubresauts d’un projet de grande envergure.  On se demande : Combien de temps faudra t-il pour réaliser un tel projet?
Deux nuits à se faire brasser le popotin à cause de la houle qui entre dans la baie suffisent pour nous faire lever l’ancre.  Nous quittons au petit matin et passons du côté ouest de l’île, soit devant Plymouth.   Tout au sud de l’île une nuée de souffre vient nous saluer en nous chatouillant les narines d’une odeur d’œufs pourris. 
Salut Montserrat à l’an prochain peut être!   

L'album photos Montserrat est en ligne    

3 commentaires:

  1. BELLES PHOTOS , J'aime vos nouveaux amis ...

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  2. Merci beaucoup pour les bon souhaits de Pâques. Bonne journée à vous deux aussi.
    Ça prend beaucoup de courage à ces gens afin de tenir tête à ces phénomènes de la nature. Bien belle expérience pour...les visiteurs!
    Au plaisir de vous lire
    Denis

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  3. Bonjour à vous deux. Je vous souhaite un beau printemps!

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