vendredi 26 février 2010

1er au 26 février - Guadeloupe

Deshaies, le point de chute en Guadeloupe où nous découvrons un trésor caché. La rivière Deshaies en pleine forêt tropicale est de toute beauté. Kid Kodak s’en donne à cœur joie. Nous remontons la rivière en sautant de pierre en pierre et aboutissons dans une grotte-cathédrale. Seuls à profiter de ce décor enchanteur nous nous trouvons privilégiés.
La route vers Pointe-à-Pitre n’est pas de tout repos. Neuf heures de navigation, (dont seulement trois à voile) Éole dans le nez avec de courtes vagues de 5-6 pieds. Arrivons à la brunante et ancrons dans la noirceur totale. Bien heureux de se coucher ce soir là.

Ma copine arrive et nous mettons le cap vers les îles de la Petite Terre, îles désertes situées à 10 mn de la Pointe des Châteaux. Après une journée de belle navigation, la houle du nord nous oblige à faire demi-tour à l’entrée de la passe qui nous donne accès à la protection des îles. Les déferlantes donnent l’effet d’un roller coaster et s’y hasarder serait trop risqué. Nous nous approchons un peu, question de sentir la houle passer sous Méridien, mais étant donné que nous ne connaissons pas l’endroit, le capitaine décide de rebrousser chemin vers St. François.

La navigation vers Marie-Galante et les Saintes est facile et notre séjour dans ces îles passe à toute vitesse. Marie-Galante est toujours aussi belle et typique qu’il y a sept ans. St-Louis, Grand-Bourg, Capesterre, les champs de canne à sucre, les rhumeries, les plages, les falaises et le tour est fait. Cette île a un côté zen qui donne le goût de s’arrêter et de regarder le temps passer. Lyne s’émerveille de la couleur de l’eau, qui fait partie de notre quotidien et que nous remarquons à peine. Personne ne s’extasie de devant une neige blanche n’est ce pas? Cet émerveillement nous rappelle à l’ordre, c’est vrai que le décor est magnifique.

L’archipel des Saintes est tout autre chose. Beaucoup de visiteurs veulent en profiter et on ne peut les blâmer. Les hordes de touristes descendent des traversiers vers 9:00. Ils envahissent les rues et les plages, louent des scooters et montent dans les mini-bus pour faire le tour de l’île grande comme ma main. Les envahisseurs quittent vers 17:00. La vie repend son cours, les touristes qui viennent y passer quelques jours, les plaisanciers et les résidents peuvent maintenant profiter de ce petit bijou.

Au retour vers Pointe-à-Pitre, nous observons de gros nuages au dessus de la ville, mais ils stagnent et l’orage ne passe pas. Une partie du dôme de la Soufrière de Montserrat s’est effondré. Pas une goutte de vent et une fine pluie de cendres tombe à la grandeur de l’île.

Au petit matin, c’est toujours le calme plat, la ville et le paysage sont gris argenté. Un lendemain de catastrophe. Méridien n’y échappe pas et c’est le grand nettoyage avant de partir faire le tour de Basse Terre. Il nous faudra presqu’une semaine avant de se débarrasser des cendres qui sont balayés par les vents car aucune pluie à l’horizon. L’aéroport est fermé et c’est le chaos pour les touristes. Le danger – les réacteurs aspirent la silice. Lyne bénéficie d’une journée de plus, mais compte tenu des inconvénients que cela occasionne sur la route du retour, je ne suis pas certaine que cela en vaut la chandelle.

Malgré une visibilité réduite à cause des cendres en suspends, nous profitons tout de même de Basse Terre. La végétation d’un vert luxuriant sera jusqu’à la prochaine pluie, gris argent – la nature dégage un effet de désolation mais il faut bien faire avec. Les cendres irritent la gorge, piquent les yeux et peuvent donner des troubles respiratoires, mais nous n’éprouvons aucun de ces problèmes.

Le carnaval tire à sa fin et nous assistons au dernier défilé des festivités à Pointe-à-Pitre. Durant le carnaval, chaque commune organise son défilé et la population se déplace d’un bourg à l’autre. Faute de ne pouvoir se rendre à Basse Terre où est le défilé le plus important, nous assistons à celui de Pointe-à- Pitre. C’est convivial et familial, mais on y retrouve que la population noire, des Békés et quelques touristes qui s’y hasardent comme nous deux. Il faut dire qu’il n’y a pas de bateau de croisière en ville et que celle-ci n’a rien pour attirer les touristes. L’atmosphère est à la fête (deux jours de congés fériés) avant de débuter le carême.

Durant l’’entre deux de nos visiteurs nous rencontrons Dame Licorne, un couple qui a quitté le Québec en juillet 2009 et ont déjà deux traversées de l’Atlantique à leur actif. Ils ont traversés et sont revenus. On peut aller se r’habiller avec notre petit 7 jours en mer. De plus, ils ont fait ces traversées en duo, sans équipage, nous sommes très impressionnés.

Lorsqu’Olivier arrive, nous sommes un peu ébranlés car nous venons d’apprendre que le voilier Second Wind vient de s’échouer aux Bahamas. Son propriétaire Mario, navigue en solitaire et heureusement est sain et sauf, toutefois, le voilier est une perte totale. Nous l’avions croisé à Annapolis en octobre dernier. C’est toujours pénible d’apprendre une telle nouvelle. Nous passons quelques matins à écouter le réseau de radio amateur des navigateurs afin d’en savoir plus sur les détails de l’accident.

Selon les vents qui s’annoncent, le capitaine croit qu’il sera plus agréable de naviguer le circuit à l’inverse de la semaine précédente, pensant terminer par les Iles de la Petite Terre. Premier arrêt aux Saintes. Un peu de plongée en apnée et une petite randonnée nous fait découvrir la plage de Grand Anse. Quelle surprise, la Loupiote que nous avons croisée à Antigua est en spectacle au quai du Bourg des Saintes.

La tournée de Marie-Galante se fait en scooter, c’est super, on a l’impression de faire partie du décor. Pour le capitaine, le summum sera la récolte des lambis sous Méridien – Olivier aura la chance de gouter aux conch fritters. Le lendemain matin, alors que nous sommes le seul voilier ancré devant la plage de Folle Anse, un bang nous fait bondir du lit. Mais qu’est-ce que c’est? Croyez-le ou non, un nageur qui faisait sa petite nage matinale a heurté la coque. Disons qu’il s’est sonné d’aplomb mais il a pu poursuivre sa route. Il a dit au capitaine qu’il n’avait pas vu le bateau….

Malheureusement, nous ne pourrons aller aux Iles de la Petite Terre, car la houle du nord s’annonce à nouveau et le capitaine ne veut pas prendre la chance de s’y pointer. Nous stoppons donc à St François sous un ciel couvert. Temps idéal pour aller prendre nos courriels, Olivier jubile. Quelle malchance! C’est la panne d’électricité. Le lendemain matin c’est toujours la panne. Et oui c’est la réalité des îles.

À l’îlet Gosier nous parvenons à nous brancher pour une courte période, ce qui permet tout juste à Olivier de réserver son siège et à André de prendre ses courriels. C’est déjà la journée du départ – une semaine c’est vite passée. Notre vacancier nous quitte par une chaleur torride, même André trouve qu’il ne fait pas froid. Croyez-moi y fait chô!!

Méridien est bien grand, même si pour les prochains jours nous serons occupés à préparer notre départ vers la Dominique, il y a toujours un grand vide qui s’installe après le départ des invités.

À venir – photos de la Guadeloupe

1 commentaire:

  1. On anticipe toujours de vos nouvelles et les excellentes descriptions. On peut apprécier d'après la photo, tout l'ouvrage qu'il y avait à nettoyer votre voilier. On vous écrit de Frdericksburg,juste au sud de Washington, en route pour Kissimmee. Hier, on a fait 900 km dont 700 sous la neige. On pensait à vous qui n'avez que de la chaleur. Je crois bien que vous auriez changer votre neige noire pour notre blanche! Continuez à nous faire profiter de votre voyage.
    Au plaisir.
    Lise et Denis

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