dimanche 15 novembre 2009

1er au 9 novembre – La traversée

L’adrénaline est à son maximum nous manquons de temps pour manger et dormir, mais la préparation va bon train et les tâches sur la liste diminuent. Disons que la mèche du capitaine et celle de la seconde, sont très courtes. Jim un des équipiers arrive samedi soir en fin de soirée, alors que Steve se joint à nous lundi, le 2 au matin vers 6:00. Le dimanche nous assistons à la dernière rencontre qui porte sur la météo. C’est un go – on part le lendemain. Nous terminons les tâches de dernières minutes, sécurisons l’annexe, les réservoirs d’essence et d’eau sur le pont, épicerie pour les fruits et légumes frais.

Les repas pour la traversée sont prêts et Ziploquer au congélateur. Je viens de passer de la princesse du Dollarama à la reine du Ziploc. Tout c’est fait en quatre jours : élaborer les menus, faire les courses et cuisiner. Marthe tu serais fier de moi. On s’entend que ce n’est pas de la fine cuisine, mais j’ai misé juste. C’est exactement ce qu’il nous fallait. Disons que l’équipage n’a pas perdu de poids durant la traversée.

Avant le départ, nous établissons les quarts. Ce sera des quarts de trois heures chacun. Très bon choix.

Le départ ce fait par un temps, froid, pluvieux et un bon vent (20 nœuds). À la sortie de Hampton, la drisse de grande voile se coince dans l’hauban tribord, en tête de mât. Ca part mal. Nous avons du mettre une bonne demi-heure à la décoincer. Si nous ne réussissions pas, quelqu’un devait monter en haut du mât. Avec un vent de 20 nœuds, ca n’allait pas bien du tout. Par chance nous avons réussi à la décoincer. Ce sera le seul incident de la traversée.

Une fois traversé le Chesapeake Bay Bridge, nous nous dirigeons vers le Gulf Stream, cap sud-est. Il faut le traverser le plus tôt possible, car de forts vents s’annoncent dans le sens contraire du courant donc, ca va brasser. Nous sortons du Gulf Stream le mardi matin vers 6 :00. En effet ca a brassé. Nous avions un vent travers arrière et nous avancions à toute vitesse (vent du nord, nord-est 20-25 nœuds, voiles au largue). Méridien a poussé des pointes jusqu’à 13-14 nœuds. À certains moments, les vagues frappaient tellement fort sous le carré, que les coussins autour de la table donnaient l’impression de se soulever, sans parler du bateau qui dérapait. Je m’explique, lorsqu’il y a des bourrasques, Méridien a tendance à pointer au vent alors l’arrière du bateau dérape sur le coté.

À la sortie du Gulf Stream l’air se réchauffe et l’eau passe de 65F à 82F. Nous sommes encore loin du maillot de bain, mais au moins les sous-vêtements de ski passent enfin à l’histoire.

Le vent a soufflé du nord, nord-est tout le long de la traversée, toujours au dessus de 15 nœuds avec des pointes allant jusqu’à 40 nœuds, mais je dirais, qu’en moyenne la vitesse du vent fut de 20 nœuds. Nicole tu aurais aimé cela…...

Les nuits qui furent sans nuage, étaient splendides car Dame Lune nous accompagnait et naviguer au clair de lune c’est toujours magique même à 15 nœuds. Pour les nuits sans lune nous nous contentions de la phosphorescence de l’eau.

Chaque jour à 7:00 et 19:00 il y avait un contact radio durant lequel chaque bateau donnait sa position. Ainsi, cela nous permettait de voir notre progression par rapport aux autres. Un bref bulletin météo était donné, mais le capitaine avait aussi sa météo par l’intermédiaire de buoyweather. Merci à Guy sur Océane II qui a initié le capitaine à ce site. André s’est inscrit juste avant le départ, ce qui nous a permis d’obtenir la météo par la radio amateur tout le long du trajet. Méridien était plus autonome et son équipage rassuré.

Après deux jours en mer le capitaine et sa seconde ont commencé à dormir. Un rythme c’est établi à bord et tout baignait dans l’huile. La vie à bord se résume aux quarts de veille, à la lecture, aux repas et au repos.

Nous avons un ou deux jours d’accalmie avant un dernier bon coup de vent qui nous attend durant la nuit du samedi au dimanche avant notre arrivée. Nous passons une nuit particulièrement rock and roll durant laquelle les ‘squalls’ se succèdent les uns à la suite des autres.

Le dimanche il ne reste plus que 200 mn avant l’arrivée, la fébrilité commence à ce faire sentir à bord….il fait beau et chaud, et avançons toujours par vent travers arrière. Nous avions pris un pari au début de la traversée à savoir, à quelle heure nous verrions Jost Van Dyke. Le capitaine a remporté le pari. Il avait inscrit 6:30am le lundi matin et nous avons vu la terre vers 8:45. Arrivons à Soper’s Hole vers 11:30. Nous avons donc fait la traversé en un peu moins de 7 jours. Le passage aux douanes se fait sans problème. Nous entrons finalement à Nanny Cay en milieu d’après midi et constatons que nous arrivons avec les super monocoques de 50 pieds et plus. Ca flatte l’ego du capitaine.

Nous sommes tous satisfaits de notre traversée. Malgré son expérience en navigation, Jim en était à sa première en cata. Il semble avoir bien apprécié le fait qu’un cata ne gîte pas et qu’il puisse marcher, manger et dormir sans combattre la gravité. Quant à Steve, il avait déjà un parti pris pour le Catana, il en a déjà convoyé, donc ses commentaires manquent peut être d’objectivités. Pour lui tout est parfait sur notre bateau sauf, la cuisine (et je suis bien d’accord avec lui pour la cuisine). Bravo et un gros merci à nos deux équipiers.

2 commentaires:

  1. Whaou
    quelle belle narration Ghyslaine. On y était presque. On vous a suivi tout du long, on allait voir matin et soir votre position.
    En tout cas vous avez l'air de bien vous amuser.
    Marie et Claude

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  2. SUPER ET BRAVO À L'ÉQUIPAGE! On est bien fier de vous. On vous a suivi ainsi que la météo. On espérait que tout se passe bien et ce fût le cas.On vous envie quand même un peu.. Maintenant, QUE LES VRAIS VACANCES COMMENCENT POUR VOUS! Profitez-en...
    Niole et Yvon

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