Nous quittons vers Anegada. Enfin un sentiment de vacances. Quelques heures de voile et nous prenons une bouée à Cooper Island. Et oui, le BVI National Park Trust, par mesure de protection du fond marin (et je doute qu’il s’agit aussi de percevoir des revenus à $25.00 la nuit la bouée) a mis des bouées dans tous les endroits désignés parc national marin. Je compte 59 sites dans le guide. Il est toujours possible d’ancrer sur ces sites, mais les bouées ont les places de choix. Il ne reste que les 30 pieds et plus pour tirer la pioche. Puisque c’est notre première nuit à l’ancre nous optons pour la sécurité et une bonne nuit de sommeil.
La baignade dans la grande bleue que nous attendions depuis si longtemps, quel délice.
Oh surprise! Nous nous sommes réjouis trop vite. En nageant entre les deux patins, le capitaine cri à la catastrophe, l’accès au canot de survie a été endommagé par la frappe des vagues. Je l’avais bien dit que ca frappait fort, durant la traversée.
Sur le pont à l’arrière du trampoline, il y a quatre caissons. Le caisson tribord sert de rangement au canot de survie. Une sortie d’évacuation du canot se situe également au fond du caisson, c’est-à-dire sous le pont. C’est cette porte d’accès qui est – comme on dirait fracassée. On fait quoi, on retourne à Nanny Cay ou on continue. La nuit porte conseil. On continue, il faut retourner à Nanny Cay la semaine prochaine, récupérer des toiles que nous avons fait faire pour se protéger contre la pluie. Entre temps, cela ne nous empêche pas de naviguer, on évaluera alors à ce moment ce qu’on fera.
Le lendemain arrêt oblige à The Baths, sur la pointe sud de Virgin Gorda – où d’énormes boules de granite d’origine volcanique sont entassées au bord de la mer Ces amoncellements de roches polies par les vagues forment des grottes à moitié submergées dans lesquelles on peut circuler et faire du snorkeling. Endroit le plus populaire des BVI, heureusement pour nous, c’est le début de la saison et il n’y a qu’une dizaine de bateaux.
Anegada est à environ 15mn de Savannah Bay, Virgin Gorda où nous passons la nuit. Superbe avant midi de voile sous spi, toute une traite, c’est la première fois que nous sortons le spi depuis le lac Champlain. L’île est un atoll à 28 pieds au dessus du niveau de la mer, ce qui veut dire, lorsqu’on la voit nous y sommes. Anegade est entourée du Horse Shoe Reef, ce qui fait que de gros rouleaux de vagues se brisent au large, c’est de toute beauté. Les têtes de coraux pour faire du snorkeling sont à l’intérieur du récif.
L’île est couverte de palétuviers et d’arbustes que j’appellerai fardoches et de quelques palmiers. Il y a des orchidées sauvages que nous n’avons pas su reconnaître. Il semble que les flamants roses sont de retour sur Anegada, mais on n’a vu que des vaches laissant l’odeur de fierté rurale derrière leur passage. L’île compte un peu plus de 200 habitants dont un village, The Settlement. Il ne vaut pas le déplacement, sauf peut être pour la ferme d’iguanes (que nous n’avons pas visité). Par mesure de protection pour les iguanes, le National Park Trust y gère un refuge, car les chats mangent les bébés iguanes.
L’île ne compte aucune infrastructure touristique, sauf quelques petits cottages. On peut dire que nous sommes hors des sentiers battus et nous l’apprécions grandement.
Une journée de mobylette, question de faire la tournée des plages et de la plongé en apnée. Nous allons du coté de l’Atlantique, Loblolly Bay, mais nous trouvons les récifs sans couleur, peu de visibilité et les poissons se font rares. Nous poursuivons du coté de Cows Wreck Beach, autre magnifique plage. Cette île résulte du mouvement des plaques de l’Atlantique et de la mer des Caraïbes et n’a rien à voir avec ses consœurs dont la formation est de nature volcanique.
On ne se fera pas de petits amis durant notre séjour. La majorité des voiliers sont pratiquement tous des locations, ce qui veut dire 6 personnes et plus par bateau, donc suffisant à eux-mêmes socialement parlant. Nous y avons tout de même passé un bon moment, surtout lorsque le capitaine s’est payé une langouste qui devait faire 2 livres. Anegada est reconnue pour sa langouste, et nous l’avons trouvé à la hauteur de sa réputation.
Nous quittons ce petit paradis par une autre superbe journée ensoleillée. ‘Another day in paradise’ comme on dit ici. Le retour ce fait par vent de travers de 15-20 nœuds, encore un bel avant midi de voile. Nous ancrons à Guana Cay, plus précisément à White Bay, île privée qui appartient à un richissime Américain. Semble t-il qu’il a fait fortune dans le métal, il se recycle maintenant dans la protection de la flore et de la faune terrestre et sous marine, lorsqu’il y vient environ une fois par mois.
Little Jost Van Dyke nous voici, enfin de la belle plongée le long de son littoral et celui de Green Cay. Nous allons faire une randonnée à terre et enfin on rencontre un couple du Montana. Passons un bon moment avec eux. En résumé, ils viennent de prendre leur retraite, ont tout vendu, et sont venus s’acheter un voilier dans les îles. Ils n’ont jamais fait de voile de leur vie. Depuis environ un mois ils vivent à bord de leur bateau. Wow!
Nous terminons notre petite vacances à Jost Van Dyke, White Bay. C’est très beau, encore une fois rien que des bateaux de location. Nous allons au Soggy Dollar Bar, où tout bon navigateur doit aller prendre The Painkiller qui a été crée ici il y a 15 ans. Voici la recette pour vous réchauffer cet hiver. Deux portions de rhum brun, 2 portions de crème de noix de coco (Coco Lopez) 3 portions de jus d’ananas et une portion de jus d’orange. Mélanger le tout, ajouter une cerise et saupoudrer de muscade. L’endroit fait très « beachcomber » et c’est agréable d’y passer l’heure de l’apéro.
Nous rentrons à Nanny Cay encore une fois sous voiles. Les BVI sont vraiment un terrain de jeu pour les voileux, c’est facile d’y naviguer et on peut pratiquement y faire de la navigation à vue.
Nous devrions connaître demain l’ampleur des dégâts et les réparations qu’il faudra y faire.
Les photos de notre petit séjour devraient suivre d’ici quelques jours.
Petite note du capitaine :
Depuis notre arrivée dans les BVIs, il y a eu les activités de la Caribe 1500 et maintenant comme Ghys a dit; après une semaine de vacances, Ha Ha !!! vous allez dire, nous avons pris un autre rythme, celui de la vie en croisière. Le capitaine ne voit plus les bris comme une montagne à franchir et j’ai maintenant retrouvé le rythme de la croisière celui que je cherchais depuis notre départ du lac Champlain. En résumé je suis content d’avoir fait la Caribe 1500 ce qui a changé le tempo de notre vie à bord.
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