lundi 15 novembre 2010

Histoire d'eau - le 14 novembre

Depuis 13 jours, c’est le branle-bas de combat des travaux en vue de la mise à l’eau prévue le 16 novembre. La première semaine nous avons hébergé à quelques pas d’ici, question d’aérer le bateau du Home Zone, produit toxique, visant à exterminer toute trace de vie durant nos six mois d’absence. À date cela semble avoir réussi, aucune trace de ces petites bêtes indésirables, sauf des nano­-grenouilles à ventouses que nous avons trouvées dans le cockpit sous les écoutes. Elles étaient cinq, bien vivantes mais pas de quoi se faire un festin d’une seule cuisse. Méridien était en assez bonne forme, compte tenu du facteur humidex qui est à son top durant la saison des pluies. Toutefois une infiltration d’eau par la fenêtre tribord du carré a certainement favorisée la propagation de la moisissure. En voici quelques exemples :

Le calfeutrage de la fenêtre est donc passé l’item numéro un sur la liste des priorités la première journée.

Tout compte fait, nous ne sommes ni pires, ni mieux que les autres bateaux. Tous en ont pour quelques jours ou semaine à réparer, vadrouiller et rafraîchir son condo flottant.
Le capitaine en a toutefois pris pour son rhume avec l’imperméabilisation des réservoirs d’eau. Il faut tout d’abord expliquer que la grande majorité des bateaux ont des réservoirs d’eau en plastique ou en inox. Les nôtres sont en fibre de verre car ils font parties inhérentes des coques bâbord et tribord.
En avril dernier, un test sur l’ensemble des coques avait démontré un taux d’humidité sous les réservoirs. En examinant l’intérieur des réservoirs André avait noté quelques signes de détérioration. Nous avions donc retiré les hublots d’accès des réservoirs, question de faire évaporer l’humidité, tant soit peu, durant les six mois d’absence.
L’eau sur un bateau étant vitale, les réservoirs deviennent la priorité. André demande conseil auprès de l’expert en structure qui suggère l’approche du revêtement de caoutchouc. Le produit s’annonce sans odeur et écolo. L’avenir nous le dira bien.
Le capitaine ne sait pas encore dans quelle galère il s’embarque et quelle sale job l‘attend!!! À date, elle passe au premier rang des pires travaux exécutés sur Méridien.
La méthode caoutchouc se fait en deux étapes. Tout d’abord, un gars de la cours est venu réparer une fissure du réservoir avec de la résine d’epoxy. Tout va bien.
Première étape, André applique une couche d’un produit après/scellant à l’intérieur des réservoirs. L’inaccessibilité des réservoirs est digne des contorsions des athlètes du Cirque du Soleil. Cette première étape se fait tant bien que mal. Il s’en dégage une odeur à vous faire halluciner et tout doit être nettoyé à l’acétone – autre odeur hallucinogène. Une journée de passée, voilà pour la première étape. Les deux jours suivant c’est l’application du produit de caoutchouc. Il faut mélanger deux produits, qui une fois concoctés prennent l’aspect d’une pâte à gâteau épaisse et gunky. En faite c’est une pâte en passe de devenir caoutchouc. Attention! C’est collant et le produit se manipule très mal. Huit rouleaux et huit pinceaux plus tard, la deuxième étape est terminée.
Pauvre capitaine, la chaleur intense mouillait le masque de protection et les gants de latex se remplissaient de sueur. Des ecchymoses tout autour de la taille et des bras lui rappelleront encore pendant quelques jours cette histoire d’eau.
Nous espérons toujours notre libération du chantier le 16. La vie sur le dur commence à nous irriter le caractère et nous attendons le retour sur l'eau avec beaucoup d’impatience.

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