mercredi 27 janvier 2010

20 au 24 janvier – St Christopher (communément appelée St Kitts) & Nevis

La mer s’annonce houleuse à Saba d’ici quelques jours, c’est le temps de lever l’ancre. Encore une fois, une belle traversée de 40mn, vent travers de 15-20 nœuds. Nous jetons l’ancre dans le port de Basseterre à St Kitts en début d’après-midi. Le lendemain, la houle arrive. Puisque nous ne sommes pas les Bernard Moitessier de la navigation, le capitaine décide de prendre un quai à la marina. Ce qui nous fait doublement apprécier Basseterre.

Les Caribes l’appelaient Liamuiga (terre fertile). En 1493, Christophe Colomb, (encore lui) la renomma St-Christopher en l’honneur de son saint patron. Du nom Liamuiga il ne reste sur l’île que la montagne - 3792 pieds. Alors que des nuages couvraient la montagne de l’île voisine, tout juste au sud de St Kitts, Colomb se dit pourquoi ne pas appeler celle-ci Nevis (nuages – nieves en Espagnol) – qui a elle aussi sa montagne, le mont Nevis - 3182 pieds. St Kitts fait 68m2, Nevis en fait 36m2. Aux deux, elles comptent 46 000 habitants. Basseterre est la capitale de St Kitts et Charlestown de Nevis.

St Kitts et Nevis sont les plus vieilles colonies britanniques des Antilles, elles furent établies autour des années 1620. Depuis 1983, les îles jumelles sont indépendantes, mais toujours au sein du Commonwealth. Les Anglais et les Français se les sont disputées et même partagées, jusqu’à former une coalition anglo-française contre les autochtones, pour ensuite les massacrer. La coalition s’est arrêtée là et pendant 200 ans les guerres ont repris de plus belles entre Espagnols, Français et Anglais. C’est finalement le Traité de Versailles qui décida du sort des îles.

Nevis devient le point d’entrée et la plaque tournante du marché des esclaves dans les Antilles. Les plantations de tabac, de coton et de sucre sont en plein essor, grâce à l’exploitation des esclaves. Il y a eu jusqu’à 68 plantations à un certain moment. L’industrie de la canne à sucre a même persisté jusqu’en 2005. Quelques unes de ces plantations se sont conservées et connaissent un second souffle, quant aux autres, il n’en reste que des ruines bien intégrées au paysage.

Nos attentes de ces îles n’étaient pas très élevées mais elles furent une très belle découverte. Beaucoup d’histoire, malheureusement nous n’avons pas eu le temps d’en faire le tour et de nous en rassasier. Il faudra revenir.

Alors que nous nous attendions à retrouver une grande pauvreté avec de petites cases dont les rideaux battent au vent, nous avons trouvé St Kitts en pleine expansion. Il faut dire que c’était le temps des élections fédérales, alors les projets volaient de toute part. Les deux îles, tirent maintenant leurs revenus du tourisme. Depuis deux ans, un quai pour accueillir les bateaux de croisière et l’infrastructure qui s’y rattache sont en place. D’autres projets de développement sont également prévus. Le parti au pouvoir était bien content d’annoncer toutes ses réalisations alors que ses opposants critiquaient la vente de terrain pour développement touristique 0.99 le pied carré. L’île a encore son charme qui disparaîtra sûrement avec le nombre croissant de touristes. C’est toutefois encore le temps d’en profiter.

Une fenêtre propice se dessine, la traversée vers Antigua est éminente. Nous devions quitter le 25, nous partirons le 24. Météo oblige.

PS : Le parti travailliste a été réélu le 25 janvier.

1 commentaire:

  1. Encore de belles photos, d'excellentes descriptions..c'est comme si on était sur place! En fait, c'est un cours d'histoire et de géographie avec une professeure à distance. Bien beau. J'ai vu le baracuda que le capitaine a pris... pas bien friendly s't-afaire de poisson là! Continuez, c'est bien.
    Salut.
    Lise et Denis

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